Robinsoneries – journal des bords : Anne Elzingre
Cette nuit, j’étais à Paris
Des escaliers, du bois
des paliers qui s’enchevêtrent
Différentes entrées, des portes
Hésitante, je suis un chemin, je le connais
La peinture est rouge
elle se désagrège
elle devient bleue
Des plantes et des cactus
Un coucou à Lara
Je tiens un Ipad avec mon texte
J’arrive chez moi
Fenêtre indus’ sur loggia triangulaire
Des plantes encore
un tapis persan
un lit posé dessus
des draps blancs
un paysage
un désert de sel
blanc aveuglant
presque rouge
Guerrero negro
Déjà une odeur iodée
Plus loin, la mer en fait
Des eaux limpides et calmes et transparentes
trans-subliminales
Je veux aller m’y baigner tout de suite
mais plus tard
Mars y va en courant
Je le vois s’éloigner
avec ses longs cheveux blonds
Soleil noir
Je plisse les yeux
Une vague énorme
gigantesque
Elle s’approche
Est-ce qu’elle peut m’engloutir ?
On me prend la main
On me guide
à travers des rues pavées de la butte Montmartre
Sur un muret
la bière à la main
j’observe la vague s’abattre.
La nuit d’avant, j’étais dans un tourbillon d’eau tropicale à Rio avec Michelle.
Et l’autre fois j’étais dans une maison désertique sans toit, entourée d’épicéas et de pins quelque part en Scandinavie.
Il paraît que de boire un verre d’eau mélangé à quelques gouttes d’eau de fleurs d’oranger et un peu de sucre le soir avant de s’endormir ça fait rêver de ouf.
Publication :
- Anne Elzingre .
Avec les étudiant-e-s
