9 Jan. 2020

19h00
performance

Etudes sur l’empathie – Performances de Pauline Coquart et de Davide-Christelle Sanvee

→ Fondation d'entreprise Ricard

Dans le cadre de l’exposition « Etudes sur l’empathie », la Fondation d’entreprise Ricard à Paris accueille ce soir à 19h00 les performances « Get Ready with Me » de Pauline Coquart et « Le Fond du Ricard » de Davide-Christelle Sanvee.
Dans sa performance « Get Ready With Me », Pauline Coquart reproduit face à l’écran-miroir tous les codes des tutoriels beauté dont Youtube regorge. Le maquillage qu’elle applique et la description progressive qu’elle en fait, dessinant les contours de ses lèvres, se fardant les yeux, crée une proximité avec le public auquel elle s’adresse comme aux abonné·e·s de sa chaîne vidéo fictive. Progressivement, dans cette intimité recréée, viennent se mêler aux conseils d’application du blush, le récit d’une fête qui dégénère et des violences sexuelles subies par l’artiste. Elle tisse alors un double discours, jouant sur l’alternance d’un registre léger et d’une parole confessionnelle et sur le malaise que ce mélange des genres produit. Alors que se construit devant le miroir un maquillage éditorial, la performeuse y distille la violence de la culture du viol ainsi que l’oppression des corps en découlant.

Davide-Christelle Sanvee mène de nombreuses recherches au sujet des architectures au sein desquelles elle intervient et nous invite à les ré-observer. Après s’être attachée à l’impressionnant escalier de verre de la Kunsthaus d’Aarau pensé par Rémy Zaugg et Herzog et de Meuron, sa performance « Le fond du Ricard » prend pour objet d’étude les espaces mêmes de la fondation. Et c’est sous la forme d’une mascotte dont le costume en carton mime certains détails du bâtiment, qu’elle entreprend de raconter l’histoire du lieu et de celles et ceux qui l’occupent. Ici, la figure enthousiaste de la mascotte ne se pare plus
de son langage habituellement promotionnel mais semble tenter de s’intégrer à la structure qui l’entoure. À travers la description que l’artiste fait des étapes de la construction et des subtilités architecturales, elle raconte son propre processus d’intégration dans la société occidentale. Les efforts dont elle témoigne l’ont menée à développer ce qu’elle nomme « une chorégraphie d’intégration » au sein de laquelle la répétition – de gestes, de paroles – est une méthode pour s’approprier ce qui n’est pas nécessairement nôtre.

 

À propos de l’exposition sur le site internet de la FER