Notre projet de recherche, la création d’un cours basé sur une thématique de l’Open Science avec la méthode de formation du microlearning, que nous effectuons dans le cadre des 2ème et 3ème semestre du Master IS, a ceci de particulier que nous n’allons pas, à priori, obtenir ou créer des jeux de données de tailles improbables sur lesquels se baseront nos analyses et résultats. Non, nous allons principalement nous baser sur la littérature scientifique existante ainsi que sur des entretiens avec des professionnels.
Ainsi donc, comment exprimer la thématique de la gestion des données dans un tel projet ? Notre regard s’est rapidement posé sur ce qui nous a semblé être la principale problématique des travaux de groupes, qu’ils soient réalisés par des chercheurs ou des étudiants, et qui a nourri nos nombreuses années d’études à la HEG, c’est à dire le partage et le stockage des données entre collaborateurs d’un même projet.
Création et gestion des données
Tout au long de notre projet, nous allons donc collecter et utiliser un certain nombre de données, que ce soit des documents issus de la littérature scientifique et spécialisée, ou des documents textuels et enregistrements audios réalisés lors d’entretiens avec des spécialistes du domaine par exemple. Nous allons également créer des données, sous la forme de notes de travail, de rapports ou encore d’un mémoire de recherche. Des données et des métadonnées confidentielles ou non, qu’il convient d’utiliser et de stocker selon certaines règles et normes.
Un stockage problématique
L’ensemble des données créés et collectées pendant le projet sera stocké sur l’ordinateur personnel des deux chercheurs, mais également dans Google Drive. C’est en effet la solution la plus simple, pratique et efficace que nous ayons à disposition, et gratuite de surcroît. Mais ce stockage dans le cloud soulève de nombreuses questions, notamment quant à la sécurité et la confidentialité des données. Où ces données sont-elles stockées ? Sont-elles revendues ou utilisées à des fins publicitaires ? Des questions essentielles dont les réponses restent floues et qui pourraient compromettre notre projet, par exemple concernant l’anonymat des personnes ayant répondu à nos questionnaires.
Des clouds gratuits en veux-tu en voilà
Alors oui, il est de bon ton de critiquer les géants du web, GAFAM et autres consorts, prêts à s’enivrer de nos données qu’elles soient personnelles ou non, à les revendre à tout va. Mais comment résister aux chants des sirènes lorsque les plateformes mises à dispositions remplissent à tous les degrés nos désirs d’étudiants chercheurs ?
Google Drive, One Drive, Dropbox, les cadors du genre remplissent à merveille leur mission en offrant des espaces gratuits et simples d’utilisation pour les millennials que nous sommes. Vendons-nous alors notre âme au diable lorsque nous acceptons, distraits et avides de faire avancer la science, les conditions générales d’utilisation de ces clouds gratuits ? N’aurions-nous pas la possibilité de rendre notre partage et stockage de données plus éthique ? N’y a t-il pas un risque à terme, lors de travaux professionnels de grande ampleur, de mettre en péril la confidentialité des données sensibles ? Voire de tout perdre du jour au lendemain ?
SWITCHdrive : un secret bien gardé …
En regardant de plus près les alternatives qui s’offrent à nous, nous avons découvert que la fondation suisse SWITCH, en partenariat avec la HES-SO et d’autres universités suisses, met à disposition des étudiants un espace de stockage dans le cloud de 50GB. Pour utiliser SWITCHdrive, il suffit de s’inscrire au moyen de son login AAI. L’interface ressemble comme deux gouttes de sueur à celle de Google Drive et permet également de collaborer et de partager des fichiers. Mais la différence majeure se situe au niveau du stockage et de la sécurité des données. En effet, SWITCHdrive stocke toutes les données et les métadonnées sur des serveurs en Suisse, sans les revendre ni les échanger à des compagnies tiers, et tout cela en respectant la réglementation suisse sur la protection des données !
Ce sont autant d’éléments essentiels qui nous posaient problèmes lors de la rédaction de notre DMP (data management plan) et que nous ne pouvons pas garantir en utilisant Google drive. Une ombre s’ajoute tout de même dans ce tableau presque idyllique : la fermeture du compte AAI entraîne la fermeture du compte SWITCHdrive. Cette solution de stockage s’avère donc plus conforme à nos attentes, mais sans être pérenne dans le temps, nous obligeant même à utiliser un autre stockage à la fin de nos études.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
Nous avons trouvé bien dommage de ne pas avoir été informé plus tôt de l’existence de SWITCHdrive (après 4 années d’études à la HEG…), un espace de stockage sécurisé avec des serveurs en Suisse, répondant aux normes suisses de gestion des données. Cela nous aurait été fort utile pendant nos études, et nous ne pouvons qu’encourager la HEG à faire plus de promotion autour de ce cloud suisse !
Un monde idéal nous fournirait un espace cloud sécurisé, transparent et gratuit pour le stockage et le partage de données dites intermédiaires. Ce monde n’existe pas, mais des solutions s’en rapproche, le cloud mis à disposition par la fondation SWITCH en est une. En définitive, il nous appartient à nous, professionnels de l’information, de rester toujours vigilants des évolutions des plateformes clouds et d’être conscients des risques encourus lors de leur utilisation.
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